Votre FAQ sur le coronavirus : qui est contagieux, que faire, les bébés, ...

Votre FAQ sur le coronavirus : qui est contagieux, que faire, les bébés, ...


Préambule : ceci est un article visant le grand public, basé sur les connaissances scientifiques de début mars 2020. Car en effet, on connait bien la grande famille des coronavirus mais on connait encore mal le coronavirus actuel appelé SARS-CoV-2 (car il est génétiquement proche du virus SARS). Lorsqu’on est malade, on appelle la maladie COVID-19. Ce que j’écris donc ici pourrait encore changer partiellement au fur et à mesure qu’on apprend à connaitre cette maladie. Vous lirez donc de nombreuses précautions dans ce texte.
Le coronavirus s’attrape comment ?
Il faut recevoir une dose suffisante de virus pour être contaminé. Cette dose s’appelle l’inoculum.
Elle dépend de deux facteurs : la quantité de virus présente et le temps passé face au facteur infectant. En gros, plus une personne vous envoie des grosses quantités de virus et plus vous restez longtemps avec la personne, plus le risque augmente.
Il s’attrape par les microgouttelettes que les humains émettent lorsqu’ils parlent, toussent, se mouchent ou éternuent.
Si la personne contaminée met sa main devant sa bouche/nez ou près de sa bouche/nez, elle contamine alors sa main. Ensuite avec cette main contaminée, elle dépose du virus sur ce ou sur qui elle touche.
A votre tour, vous avez soit reçu du virus directement dans les yeux ou dans la bouche, soit vous avez reçu du virus sur votre main puis vous portez cette main à votre bouche/nez ou vous vous frottez les yeux…
A titre informatif, le virus touche aussi l’intestin et on en retrouve donc également dans les excréments. Il faut donc aussi bien se laver les mains après avoir été aux toilettes mais j’espère que vous n’avez pas attendu ceci pour le faire 😉

Les gens contaminés qui toussent ou qui font de la fièvre sont-ils contagieux ?
En fait, pour faire simple, plus on a de virus en soi (les docteurs appellent cela la charge virale), plus on risque de commencer à avoir des symptômes.
Et évidemment, plus on a de virus en soi, plus on en sécrète dans les gouttelettes et donc plus on contamine facilement les autres.
Une fois qu’on est malade, on est fort contagieux. Mais au-delà, on ne peut rien dire de plus : on pourrait croire que plus grave est la maladie, plus élevé est le risque de contagion. C’est d’habitude le cas, particulièrement avec la grippe. Avec la famille des coronavirus, ce n’est pas toujours le cas 1. Et avec ce virus-ci, ce n’est pas encore très clair.
On recommande donc d’être prudent avec tous les malades, quelque soit la sévérité. C’est pour cela que les autorités demandent à tous les malades, même suffisamment modéré que pour rester chez soi, de prendre des mesures drastiques pour éviter la contamination.

Et pour les gens qui sont contaminés mais qui ont l’air bien portant (qui n’ont pas de symptômes) : peuvent-ils me contaminer ?
C’est LA bonne question sur laquelle on a peu de recul. On sait qu’il y a des personnes qui sont infectées mais qui n’ont pas de symptômes. Mais est-ce qu’elles transmettent la maladie ?
On pense actuellement que ce virus peut être transmis par des personnes sans symptômes mais les experts dont le CDC 2 et l’OMS 3 déclarent que cela reste des cas rares : On retrouve effectivement que quelques rares cas publiés 4. D’autre part, l’évolution de ce qui s’est passé dans le bateau infecté semble confirmer cette hypothèse 9 de faible contagiosité des gens bien portants.
Les infectiologues belges estiment que la période à risque de contamination sans symptômes se situe 24 heures avant l’arrivée des symptômes 11.  Le Lancet parle de 24 à 48H avant l'apparition des symptomes pour une durée d'incubation de 5 jours en moyenne. Il apparaît comme logique que 24 Heures avant de commencer la fièvre, on excrète une forte quantité de virus. Le risque existe donc bien à ce moment là.
Le CDC 2 et l’OMS 3  sont clairement formel sur le fait que le mode de transmission majoritaire est la transmission depuis un patient symptomatique (qui tousse ou fait de la fièvre).
Je pense donc qu’il faut rester vigilant dans l’hygiène des mains sans toutefois être parano avec des gens sans symptômes.

Puis-je me contaminer en touchant une surface contaminée ?
En fait, c’est la même réponse que pour le patient contaminé sans symptôme. On sait que selon la surface, le virus peut vivre quelques heures sur une surface non vivante 7. Mais il n’y sera pas en grande quantité et plus le temps passe, plus il disparaît. C’est la raison pour laquelle, à nouveau, CDC 2 et OMS 3, disent ensemble qu’une contamination par une surface sans contact d’humain à humain reste rare. Ici aussi, l’évolution de ce qui s’est passé dans le bateau infecté semble confirmer cette hypothèse 9.
Sur ce sujet, je recommande donc aussi une prudence sans exagération : il faut se méfier des surfaces qui se trouvent dans l’environnement immédiat d’un malade. Cela semble logique. Par contre, mettre des gants pour aller faire ses courses et refuser de toucher de l’argent liquide n’a probablement pas de sens.
Et à nouveau, bonne nouvelle, il ne résiste pas à un nettoyage à la plupart des détergents ménagers ou à l’eau de javel. Inutile d’avoir des produits chimiques complexes à la maison. Par contre, l’eau seule ne suffit pas.

Combien de temps faut-il pour se contaminer dans un contact d’humain à humain ?
Le professeur de Virologie de l’université de Rennes 5 estime qu’il faut un contact prolongé, de plus de cinq minutes pour risquer la contamination. Il est clair que plus le temps de contact est long, plus le risque est grand.
Ainsi, les virologues officiels belges 11 considèrent qu’un contact à risque est :
-          Un contact bref mais direct avec des sécrétions contaminées (avoir touché un mouchoir bien imbibé à mains nues, se faire éternuer dessus en plein visage, avoir embrassé la personne avec la langue, avoir partagé son verre, …)
-          Un contact prolongé avec quelqu’un contaminé à savoir : être resté plus de 4 heures dans un rayon de moyen de 1,5 mètres d’une personne. Ce qui inclut avoir voyagé dans quelconque moyen de transport à une ou deux places de distance de la personne.
Ce qui est donc certain :
-          Être contaminé en croisant juste quelqu’un est impossible.
-          il est impossible d’être contaminé en se tenant à plus de 2 mètres de la personne et extrêmement peu de chance en se tenant à 1 mètre pour quelques instants.

Pourquoi les soignants mettent des masques et qu’on dit au grand public qu’il ne faut pas en mettre ?
L’OMS a rendu des recommandations sur l’usage du masque en période de pénurie6 à l’attention des soignants.
Quels sont-elles ?
-          Un masque spécifique dit FFP2 pour prodiguer des soins sur les voies respiratoires (prélèvement, kiné,…) (+ gants, lunettes et tablier)
-          Un masque chirurgical standard lorsqu’on vient dans la chambre pour autre chose que des soins respiratoires (+ gants) (et plus lunettes si on fait des soins très proches au patient).
-          … (voir le document)
Mais par exemple, pour ce qui est de l’accueil dans les services d’urgences ou les cabinets, Ils font mettre au patient un masque ou bien le placent dans une zone de la salle d’attente éloignée d’au moins un mètre du reste des gens sans lui mettre de masque s’il ne le tolère pas : Pour l’OMS, une distance respectable protège donc comme un masque (mais attention, rappelez vous qu’il faudra ensuite nettoyer les surfaces, masque ou pas, et conserver une hygiène des mains).
Ici ce qu’il faut comprendre reste la logique d’inoculum : plus on va être proche des sécrétions des malades et plus on va rester longtemps à moins d’un mètre de lui, plus il faudra se protéger.
Si on ne fait que croiser des malades et à distance, la protection sert très peu. Elle sert lors de contact proche (<1 m) et prolongé avec quelqu’un de malade.
Vous aurez en principe ici compris le message des autorités qui recommande au grand public de ne pas porter des masques. Evidemment, si on disposait de masques par millions, les recommandations pourraient différer. Ici la pénurie impose un message différent.
Vous aurez aussi compris que le masque ne protège pas totalement : l’hygiène des mains, la protection des yeux, … restent de mise également lors des gestes les plus inoculants.

Je suis enceinte, quel est le risque ?
Une étude en chine 7 a montré qu’il n’y a pas eu de transmission de la mère vers le fœtus et que le lait maternel n’est pas contaminé. Mais évidemment, le contact proche d’une mère avec son nouveau-né a entrainé des transmissions du virus.
Cette étude concernait cependant peu de maman, plusieurs virologues recommandent donc de rester prudent et d’éviter les contacts avec les malades pour les femmes enceintes. On sait en effet que la grossesse provoque un affaiblissement de l’immunité et qu’on est donc plus à risque d’attraper des virus en général.

Quel est le danger pour mon bébé ?
Sur 60 000 Cas en Chine, seul 9 bébés ont présenté des symptômes 5 . Aucun n’a présenté une forme grave. Aucun n’a dû aller en soins intensifs. Aucun n’est mort.
Il faut donc être prudent avec bébé pour éviter qu’il l’attrape car 9 bébés n'est tout de même pas un nombre suffisant pour en tirer des conclusions certaines. 

Le virus va-t-il survivre l’été ?
Il est né en décembre à Wuhan. Il n’a donc pas encore vécu un été. On ne peut donc pas faire de conclusion. Actuellement, il n’y a pas de raison de penser qu’il va disparaître l’été. On s’attend à une chute de contamination mais pas nécessairement une disparition. Ce sont plus les mesures d’hygiène qui vont le faire disparaître que le soleil.

L’épidémie est-elle inévitable ?
NON. La Chine, par ses mesures de prévention ultra stricte a réussi à éviter le pic exponentiel classique des infections virales. L’infection est toujours courante mais elle n’a pas contaminé en grande masse la population. Le scénario du pire que je décris dans mon article précédent a donc été actuellement évité en Chine. On peut donc espérer la même chose en Europe. Mais évidemment, on ne peut être certain de rien pour l’Europe. Certains chefs d’état disent qu’on évitera cette phase 3 d’épidémie, d’autre comme Mr Macron 10 disent qu’elle est inexorable. Ce n’est plus de la science : c’est de la voyance.
Une seule chose est certaine : plus on appliquera des mesures d’hygiène efficace, moins la transmission sera massive. C’est ce que je dis à la fin de mon article précédent : "avec des bonnes mesures, rien n’arrivera et on dira que seuls les imbéciles ont crié au loup". J’ai personnellement encore confiance en notre aptitude à y arriver. Mais, c’est l’affaire de tous. C’est pour cela que je communique tant. Chaque jour compte. Chaque individu compte. 


1.       Munster et Al – A Novel Coronavirus emerging in China – NEJM 2019 : https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMp2000929
2.       Le CDC est le centre américain pour le contrôle des maladies. C’est un organisme de référence mondiale en infectiologie : https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/about/transmission.html
3.       L’OMS est l’organisation mondiale de la santé : elle rassemble les avis des experts mondiaux et aide les états à contrôler ces pandémies : https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019
5.       Exposé aux médecins du Prof Revest : https://www.youtube.com/watch?v=eoEkp-cyhN8
7.       Article sur les surfaces contaminées : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/irv.12735
8.       article sur l’état de l’infection en chine : https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00134-020-05977-9
9.       analyse du coronavirus sur le bateau : https://www.mdpi.com/2077-0383/9/3/657

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